recherche-action

réflexivité collective autour des actions

RECHERCHE participative

excipient

EXPÉRIMENTATIONS CITOYENNES, PASSEURS D’INITIATIVES ET ENGAGEMENTS DANS LA TRANSITION AGRICOLE ET ALIMENTAIRE







UNE RECHERCHE PARTICIPATIVE AUTOUR DE LA TRANSITION ALIMENTAIRE ET DE L'AGRICULTURE URBAINE À HAUTEPIERRE

Depuis mars 2018, une première phase à consister à réaliser une série d'entretiens sociologiques de type dialogique avec quinze personnalités initiatrices de projets agricoles et d'appropriation de l'espace de Hautepierre. Jardiniers, jardinières, concierge, artistes, designers et chercheurs universitaires avancent ensemble depuis octobre 2019 à composer une cartographie collective des pratiques alimentaires et des usages du territoire, le tout pour mieux saisir les interactions mais aussi pour participer à la création d'un réseau soudé de forces vives autour de l'agriculture urbaine.


Problématique générale du projet : démocratie alimentaire et justice sociale

De manière croissante, les impacts environnementaux, sociaux, sanitaires des modèles agricoles « dominants », mais aussi la multiplication d’alternatives visant à produire et consommer plus écologique, soulignent l’urgence d’une véritable reconnexion entre les questions agricoles, alimentaires, environnementales, de santé, et d’urbanisation. Un enjeu que l’on retrouve dans de nombreux travaux scientifiques (Hammond et Dubé, 2012 ; Marsden et Sonnino, 2012) et à divers niveaux de débat et d’action publique : localement (projets alimentaires territoriaux), nationalement (LOA 2014, PAT), internationalement (UN 2015, FAO 2015, Ipes Food 2016). 

 Les travaux autour des réseaux alimentaires alternatifs (alternative food networks) abordent ces enjeux de reconnexion à l’échelle de collectifs spécifiques, en s’appuyant souvent sur des principes de « reconnexion » (entre producteurs et consommateurs) et de « relocalisation » peu questionnés, en particulier dans leur capacité à inclure la diversité des acteurs et groupes sociaux composant la réalité des systèmes agri-alimentaires (Lamine 2015). Aussi, dans le champ des « food studies », les travaux sur la « démocratie alimentaire » (Hassanein 2003) ou les « civic food networks » soulignent l’importance de la participation citoyenne à des actions transformatives allant au-delà du seul choix de ces systèmes alternatifs qui mobilisent souvent des populations de fait relativement favorisées ou sensibilisées. 

Notre hypothèse générale est que la question alimentaire peut fournir un espace de convergence des enjeux écologiques, sociaux, d’urbanisme et de santé. De fait, les processus de reconnexion de ces enjeux au travers de multiples initiatives que nous observons sur le terrain offrent un terreau fertile pour l’avènement de nouvelles formes de citoyenneté, de modes d’implication et de participation. Dans ce contexte, les modes de régulation et de gouvernance sont un objet de recherche important. Il ne s’agit pas de rendre compte exclusivement des modalités de distribution des ressources et de l’accessibilité aux aménités et aux produits alimentaires, mais d’analyser aussi in situ les processus d’engagement des différents acteurs et les dynamiques collectives en lien avec une transition agricole et alimentaire. 

Dans cette perspective, il s’agira de comprendre comment la question de la démocratie alimentaire peut s’ancrer à l’échelle territoriale au travers des initiatives citoyennes, institutionnelles, des acteurs économiques et de la recherche. Ainsi, une réflexion menée de manière co-construite et participative dans les différents terrains fournira le matériau de base pour des apprentissages croisés à partir de nos situations et postures de recherche-action.